Tableau 1:

Recommandations pour la gestion de l’obésité chez l’adulte*

RecommandationsNiveau de preuve et force de la recommandation
Réduction des préjugés liés au poids dans la gestion de l’obésité, les pratiques et les politiques relatives à cette dernière
1Les professionnels de la santé devraient revoir leurs propres attitudes et croyances vis-à-vis de l’obésité et réfléchir à la façon dont ces dernières peuvent influencer leur façon de prodiguer des soins.Niveau 1a, catégorie A
2Les professionnels de la santé peuvent reconnaître que les préjugés internalisés des personnes vivant avec l’obésité (envers eux-mêmes) risquent de jouer sur les changements comportementaux et les résultats des interventions cliniques.Niveau 2a, catégorie B
3Les professionnels de la santé devraient éviter d’utiliser des mots (niveau 1a, catégorie A), des images (niveau 2 b, catégorie B) et des pratiques (niveau 2a, catégorie B) à connotation négative lorsqu’ils travaillent auprès de patients vivant avec l’obésité.Voir la recommandation
4Nous recommandons aux professionnels de la santé d’éviter de supposer qu’un symptôme ou une plainte d’un patient soient reliés à son poids.Niveau 3, catégorie C
Épidémiologie de l’obésité chez l’adulte
5Les professionnels de la santé peuvent reconnaître et traiter l’obésité en tant que maladie chronique due à une accumulation anormale ou excessive de graisses corporelles (adiposité) qui nuit à la santé et accroît le risque de morbidité et de mortalité prématurées.Niveau 2b, catégorie B
6L’élaboration de stratégies fondées sur des données probantes à l’échelle des systèmes de santé et des politiques peut être utilisée pour la gestion de l’obésité chez l’adulte.Niveau 2b, catégorie B
7Des données autorapportées et mesurées (p. ex., taille, poids, tour de taille) pourraient être recueillies sur une base régulière et continue pour une surveillance longitudinale de l’obésité à l’échelle nationale et régionale.Niveau 2b, catégorie B
Participation aux activités de la vie quotidienne chez la personne vivant avec l’obésité
8Nous recommandons aux professionnels de la santé de demander aux personnes vivant avec l’obésité si elles éprouvent de la difficulté à prendre soin d’elles-mêmes (p. ex., faire sa toilette, s’habiller, aller à la selle ou uriner, soins de la peau, des plaies et des pieds).Niveau 3, catégorie C
9Nous recommandons aux professionnels de la santé d’évaluer le risque de chute chez les personnes vivant avec l’obésité puisqu’il pourrait interférer avec leur aptitude et leur intérêt pour l’activité physique.Niveau 3, catégorie C
Évaluation de la personne vivant avec l’obésité
10Nous suggérons aux professionnels de la santé qui voient au dépistage, à l’évaluation et à la gestion de l’obésité d’utiliser le cadre 5A (voir annexe 2) pour amorcer la discussion en demandant d’abord aux patients l’autorisation de le faire et en vérifiant s’ils sont disposés à commencer un traitement.Niveau 4, catégorie D (consensus)
11Les professionnels de la santé peuvent mesurer la taille et le poids de tous les adultes, calculer leur IMC (niveau 2a, catégorie B) et mesurer le tour de taille de ceux qui ont un IMC de 25–35 kg/m2 (niveau 2 b, catégorie B).Voir la recommandation
12Nous suggérons d’inclure une anamnèse complète dans l’évaluation afin d’identifier les causes du gain pondéral, les complications de l’obésité et les obstacles potentiels au traitement.Niveau 4, catégorie D
13Nous recommandons de vérifier la tension artérielle aux deux bras, la glycémie à jeun ou l’hémoglobine glyquée, et le bilan lipidique pour déterminer le risque cardiométabolique et selon le cas, le taux d’ALT pour le dépistage de la stéatose hépatique non alcoolique, chez les personnes vivant avec l’obésité.Niveau 3, catégorie D
14Nous suggérons aux professionnels de la santé d’envisager l’utilisation de l’Edmonton Obesity Staging System (voir annexe 1)§ pour déterminer la gravité de l’obésité et orienter la prise de décision clinique.Niveau 4, catégorie D
Santé mentale et gestion de l’obésité
15Nous recommandons une vérification périodique du poids, de la glycémie et du bilan lipidique chez les personnes atteintes de problèmes de santé mentale qui prennent des médicaments associés à un gain pondéral.Niveau 3, catégorie C
16Les professionnels de la santé peuvent tenir compte de l’efficacité et des effets pondéraux des médicaments qu’ils souhaitent prescrire pour un problème de santé mentale.Niveau 2a, catégorie B
17La metformine et les interventions psychothérapeutiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, sont à envisager en prévention du gain pondéral chez les personnes souffrant d’un grave problème de santé mentale traitées au moyen d’antipsychotiques associés à un gain pondéral.Niveau 1a, catégorie A
18Les professionnels de la santé devraient envisager la lisdexamfétamine et le topiramate en complément de la psychothérapie pour atténuer un trouble alimentaire et le gain pondéral en présence d’embonpoint ou d’obésité accompagnée de boulimie hyperphagique.Niveau 1a, catégorie A
Thérapie nutritionnelle et gestion de l’obésité
19Nous suggérons de personnaliser les recommandations nutritionnelles chez l’adulte, peu importe le poids, afin qu’elles s’harmonisent aux valeurs, aux préférences et aux objectifs thérapeutiques individuels, pour une thérapie nutritionnelle médicale sécuritaire, efficace, adéquate au plan nutritionnel, culturellement acceptable et abordable, afin d’en favoriser l’adoption à long terme.Niveau 4, catégorie D
20Les adultes vivant avec l’obésité devraient bénéficier d’une thérapie nutritionnelle médicale individualisée, prodiguée par une diététiste (si possible) pour améliorer leurs paramètres pondéraux (poids corporel, IMC), leur tour de taille, leur contrôle glycémique, leur bilan lipidique et leur tension artérielle.Niveau 1a, catégorie A
21Les adultes vivant avec l’obésité ayant une intolérance au glucose (prédiabète) ou un diabète de type 2 peuvent bénéficier d’une thérapie nutritionnelle prodiguée par une diététiste (si possible) pour perdre du poids, réduire leur tour de taille et améliorer leur contrôle glycémique et leur tension artérielle.Niveau 2a, catégorie B
22Les adultes vivant avec l’obésité peuvent choisir parmi plusieurs thérapies nutritionnelles médicales pour améliorer leurs paramètres de santé, en adoptant les schémas et les approches alimentaires qu’ils sont le plus susceptibles de respecter à long terme. (Voir la recommandation complète, la catégorie et le niveau des données probantes au chapitre intitulé « Thérapie nutritionnelle médicale et gestion de l’obésité ».)Voir la recommandation
23Les adultes vivant avec l’obésité et l’intolérance au glucose (prédiabète) devraient envisager des interventions comportementales intensives afin d’obtenir une perte de poids de 5 % à 7 %, afin d’améliorer leur contrôle glycémique, leur tension artérielle et leur bilan lipidique (niveau 1a, catégorie A) et de réduire l’incidence du diabète de type 2 (niveau 1a, catégorie A), les complications microvasculaires (rétinopathie, néphropathie et neuropathie) (niveau 1a, catégorie B) et la mortalité cardiovasculaire et de toute cause (niveau 1a, catégorie B).Voir la recommandation
24Les adultes vivant avec l’obésité et atteints de diabète de type 2 devraient envisager de modifier radicalement leur hygiène de vie et viser une perte de poids de 7 % à 15 % pour favoriser la rémission du diabète et réduire l’incidence de la néphropathie, de l’apnée obstructive du sommeil et de la dépression.Niveau 1a, catégorie A
25Nous recommandons une approche non axée sur les diètes pour améliorer la qualité de vie, les paramètres psychologiques (bien-être général, perception de l’image corporelle), les paramètres cardiovasculaires, le poids corporel, l’activité physique, la fonction cognitive et les comportements alimentaires.Niveau 3, catégorie C
Activité physique et gestion de l’obésité
26Une activité physique aérobique (de 30 à 60 minutes d’exercice d’intensité modérée à vigoureuse la plupart des jours de la semaine) peut être envisagée chez les adultes qui souhaitent :
  • Obtenir une légère perte de poids et d’adiposité (niveau 2a, catégorie B)

  • Obtenir une réduction des graisses viscérales abdominales (niveau 1a, catégorie A) et ectopiques (p. ex., hépatiques et cardiaques) (niveau 1a, catégorie A), même sans perte de poids

  • Favoriser le maintien de la perte de poids (niveau 2a, catégorie B)

  • Favoriser le maintien de la masse maigre pendant la perte de poids (niveau 2a, catégorie B)

  • Améliorer leur forme cardiorespiratoire (niveau 2a, catégorie B) et leur mobilité (niveau 2a, catégorie B).

Voir la recommandation
27Pour les adultes atteints d’embonpoint ou d’obésité, l’entraînement contre résistance pourrait promouvoir le maintien du poids ou entraîner une augmentation modeste de la masse musculaire ou de la masse maigre et la mobilité.Niveau 2a, catégorie B
28Accroître l’intensité de l’exercice, y compris par un entraînement fractionné à haute intensité, permet d’améliorer de façon plus marquée la forme cardiorespiratoire et d’obtenir des bienfaits plus rapidement qu’avec l’activité aérobique d’intensité modérée seulement.Niveau 2a, catégorie B
29La pratique régulière d’activité physique, avec ou sans perte de poids, peut améliorer de nombreux facteurs de risque cardiométaboliques chez les adultes atteints d’embonpoint ou d’obésité, y compris l’hyperglycémie et l’insulinosensibilité (niveau 2b, catégorie B), l’hypertension artérielle (niveau 1a, catégorie B) et la dyslipidémie (niveau 2a, catégorie B).Voir la recommandation
30La pratique régulière d’activité physique peut améliorer la qualité de vie liée à la santé, les troubles de l’humeur (p. ex., dépression, anxiété) et l’image corporelle chez les adultes atteints d’embonpoint ou d’obésité.Niveau 2b, catégorie B
Interventions psychothérapeutiques et comportementales efficaces et gestion de l’obésité
31Plusieurs approches psychothérapeutiques (alliant modification du comportement [établissement d’objectifs, autosurveillance, résolution de problèmes], thérapie cognitive [recadrage] et stratégies basées sur les valeurs pour modifier l’alimentation et l’activité physique) devraient être intégrées aux plans de soins pour la perte de poids et l’amélioration de l’état de santé et de la qualité de vie (niveau 1a, catégorie A) et promouvoir l’observance thérapeutique, la confiance et la motivation intrinsèque (niveau 1b, catégorie A).Voir la recommandation
32Les professionnels de la santé devraient fournir des soins à long terme et livrer des messages cohérents aux personnes vivant avec l’obésité pour développer leur confiance en leur capacité de surmonter les obstacles (auto-efficacité) et leur motivation intrinsèque (raison personnelle fondamentale de changer), les encourager à se fixer des objectifs réalistes et atteignables en matière de santé et à les appliquer en séquence, à surveiller leurs comportements et à analyser leurs reculs par la pensée adaptative axée sur la résolution de problèmes (recadrage cognitif), y compris la clarification et la réflexion sur les comportements valorisés.Niveau 1a, catégorie A
33Les professionnels de la santé devraient demander aux personnes vivant avec l’obésité l’autorisation de leur prodiguer un enseignement sur les liens entre une gestion réussie de l’obésité et l’amélioration de l’état de santé, de la capacité fonctionnelle et de la qualité de vie associée à des objectifs comportementaux réalistes, et non la perte de poids seulement.Niveau 1a, catégorie A
34Les professionnels de la santé devraient offrir des séances de suivi pour assurer la répétition et la pertinence du message, et stimuler le sentiment d’auto-efficacité et la motivation intrinsèque. (La recommandation complète est accessible au chapitre intitulé « Interventions psychothérapeutiques et comportementales efficaces et gestion de l’obésité ».)Niveau 1a, catégorie A
Pharmacothérapie et gestion de l’obésité
35La pharmacothérapie pour la perte de poids peut être utilisée chez les personnes qui ont un IMC ≥ 30 kg/m2 ou un IMC ≥ 27 kg/m2 en présence de complications liées à l’adiposité, en association avec la thérapie nutritionnelle médicale, l’activité physique et les interventions comportementales (liraglutide 3,0 mg, naltrexone-bupropion en association, orlistat).Niveau 2a, catégorie B
36La pharmacothérapie peut servir à maintenir la perte de poids obtenue avec les changements comportementaux et prévenir la reprise du poids (liraglutide 3,0 mg ou orlistat).Niveau 2a, catégorie B
37Chez les personnes atteintes de diabète de type 2 ayant un IMC ≥ 27 kg/m2, on peut utiliser la pharmacothérapie en association avec des changements comportementaux pour la perte de poids et l’amélioration du contrôle glycémique : liraglutide 3,0 mg (niveau 1a, catégorie A), naltrexone-bupropion en association (niveau 2a, catégorie B), orlistat (niveau 2a, catégorie B).Voir la recommandation
38Nous recommandons la pharmacothérapie en association avec des changements comportementaux chez les personnes atteintes de prédiabète et d’embonpoint ou d’obésité (IMC ≥ 27 kg/m2) pour retarder ou prévenir le diabète de type 2 (liraglutide 3,0 mg ou orlistat).Niveau 2a, catégorie B
39Nous ne suggérons pas l’utilisation d’autres médicaments, sur ordonnance ou en vente libre, que ceux qui sont approuvés pour la gestion du poids.Niveau 4, catégorie D (consensus)
40Pour les personnes atteintes d’embonpoint ou d’obésité qui ont besoin d’une pharmacothérapie pour d’autres problèmes de santé, nous suggérons de choisir des médicaments qui ne sont pas associés à un gain pondéral.Niveau 4, catégorie D (consensus)
Chirurgie bariatrique : Sélection et bilan préopératoire
41Nous suggérons un examen médical et nutritionnel complet et la correction des carences nutritionnelles chez les candidats à la chirurgie bariatrique.Niveau 4, catégorie D
42L’arrêt du tabagisme avant l’intervention pourrait aider à prévenir les complications péri-et postopératoires.Niveau 2a, catégorie B
43Nous suggérons le dépistage et le traitement de l’apnée obstructive du sommeil chez les candidats à la chirurgie bariatrique.Niveau 4, catégorie D
Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats
44La chirurgie bariatrique peut être envisagée chez les personnes ayant un IMC ≥ 40 kg/m2 ou un IMC ≥ 35 kg/m2 auquel s’ajoute au moins 1 maladie liée à l’adiposité (niveau 4, catégorie D, consensus) afin de :
  • Réduire la mortalité globale à long terme (niveau 2 b, catégorie B)

  • Induire une perte de poids à long terme significativement plus importante comparativement au traitement médical seulement (niveau 1a, catégorie A)

  • Induire un contrôle et la rémission du diabète de type 2, en association avec un traitement médical optimal, par rapport au traitement médical optimal seul (niveau 2a, catégorie B)

  • Améliorer significativement la qualité de vie (niveau 3, catégorie C)

  • Induire une rémission à long terme de la plupart des maladies liées à l’adiposité, y compris la dyslipidémie (niveau 3, catégorie C), l’hypertension (niveau 3, catégorie C), la stéatose hépatique et la stéatohépatite non alcoolique (niveau 3, catégorie C).

Voir la recommandation
45La chirurgie bariatrique devrait être envisagée chez les patients dont le diabète de type 2 est mal contrôlé et qui ont une obésité de classe 1 (IMC entre 30 et 34,9 kg/m2) malgré une gestion médicale optimale.Niveau 1a, catégorie A
Chirurgie bariatrique : Options chirurgicales et résultats (suite)
46La chirurgie bariatrique peut être envisagée pour une perte de poids et/ou le contrôle des maladies liées à l’adiposité chez les personnes vivants avec l’obésité de classe 1, chez qui la gestion médicale et comportementale optimale n’a pas généré une perte de poids suffisante.Niveau 2a, catégorie B
47Nous suggérons d’adapter le choix de l’intervention bariatrique (gastrectomie en manchon, dérivation gastrique ou dérivation biliopancréatique) en fonction des besoins du patient, en collaboration avec une équipe interprofessionnelle expérimentée.Niveau 4, catégorie D (consensus)
48Nous suggérons de ne pas offrir la bande gastrique ajustable en raison des complications inacceptables et de l’échec de l’intervention à long terme.Niveau 4, catégorie D
49Nous suggérons de ne pas offrir la dérivation gastrique avec anastomose unique en raison des complications à long terme comparativement à la dérivation gastrique Roux-en-Y.Niveau 4, catégorie D
Chirurgie bariatrique : Gestion postopératoire
50Les professionnels de la santé peuvent encourager les personnes qui ont subi une chirurgie bariatrique à participer et à maximiser leur accès à des interventions comportementales et aux services paramédicaux dans un centre de chirurgie bariatrique.Niveau 2a, catégorie B
51Nous suggérons aux centres de chirurgie bariatrique de transmettre un plan de soins complet aux professionnels de la santé en soins primaires pour les patients qui reçoivent leur congé, y compris en ce qui concerne l’intervention effectuée, les coordonnées en cas d’urgence, les analyses sanguines annuelles requises, les suppléments de vitamines et minéraux à long terme, les médicaments et les interventions comportementales, de même que les circonstances où il faut consulter de nouveau.Niveau 4, catégorie D (consensus)
52Nous suggérons aux professionnels de la santé en soins primaires de procéder à une vérification annuelle de ce qui suit chez les patients qui ont reçu leur congé d’un centre de chirurgie bariatrique : poids, apport nutritionnel, activité physique, observance thérapeutique (multivitamines et minéraux), comorbidités et analyses de laboratoire pour mesurer et traiter les carences nutritionnelles au besoin.Niveau 4, catégorie D (consensus)
53Nous suggérons aux professionnels de soins primaires d’envisager une autre consultation au centre de chirurgie bariatrique ou auprès d’un spécialiste local pour tout problème technique ou gastro-intestinal, pour les questions nutritionnelles, la grossesse, le soutien psychothérapeutique, la reprise du poids ou autres problèmes de santé en lien avec la chirurgie bariatrique, comme le décrit le chapitre intitulé « Chirurgie bariatrique : Gestion postopératoire ».Niveau 4, catégorie D (consensus)
54Nous suggérons aux centres de chirurgie bariatrique de fournir un suivi et des analyses de laboratoire appropriées à intervalles réguliers après l’intervention, avec accès aux professionnels de la santé concernés (diététiste, infirmière, travailleuse sociale, médecin ou chirurgien bariatrique, psychologue ou psychiatre) jusqu’à ce que le patient reçoive son congé.Niveau 4, catégorie D (consensus)
Soins de santé primaires et gestion de l’obésité
55Nous recommandons aux médecins de soins primaires d’identifier les personnes atteintes d’embonpoint et d’obésité, et d’amorcer un dialogue centré sur le patient et axé sur la santé.Niveau 3, catégorie C
56Nous recommandons aux professionnels de la santé de demander l’autorisation à leurs patients avant de discuter de leur poids ou de mesurer des paramètres anthropométriques.Niveau 3, catégorie C
57Des interventions en soins primaires devraient être utilisées pour accroître la littératie médicale (connaissances et habiletés) des personnes au sujet de la gestion du poids comme approche efficace pour traiter l’obésité.Niveau 1a, catégorie A
58Les médecins de famille devraient orienter les personnes atteintes d’embonpoint ou d’obésité vers des programmes de soins primaires à plusieurs composantes offrant des stratégies de gestion de l’obésité personnalisées comme façon efficace de les soutenir.Niveau 1b, catégorie B
59Les médecins de famille peuvent utiliser la délibération collaborative avec l’entretien motivationnel pour adapter les plans d’action aux conditions de vie de leurs patients, d’une façon gérable et viable, afin d’améliorer leur santé physique et émotionnelle et la gestion de leur poids.Niveau 2b, catégorie C
60Les interventions axées sur un groupe ethnique spécifique devraient tenir compte de la diversité des pratiques psychosociales concernant l’excès de poids, l’alimentation, l’activité physique, et des conditions socioéconomiques, puisqu’elles peuvent différer entre les groupes ethniques et en leur sein même.Niveau 1b, catégorie B
61Les interventions longitudinales en soins primaires devraient porter sur des changements comportementaux graduels, personnalisés et progressifs (« à petits pas ») pour aider efficacement les personnes à gérer leur poids.Niveau 1b, catégorie B
62Les programmes de soins primaires à plusieurs composantes devraient intégrer des stratégies de gestion de l’obésité personnalisées comme façon efficace de venir en aide aux personnes vivant avec l’obésité.Niveau 1b, catégorie B
63Des interventions en soins primaires de nature comportementale (nutrition, exercice, hygiène de vie), seules ou en association avec la pharmacothérapie, devraient être utilisées pour la gestion de l’embonpoint et de l’obésité.Niveau 1a, catégorie A
64Des séances de thérapie nutritionnelle médicale et d’activité physique de groupe inspirées du Programme de prévention du diabète et des programmes Look AHEAD (Action for Health in Diabetes) devraient être utilisées comme option efficace de la gestion chez les adultes atteints d’embonpoint ou d’obésité.Niveau 1b, catégorie A
65Les outils de communication électroniques asynchrones permettant de rejoindre plus facilement un grand nombre de personnes devraient être une intervention potentiellement viable et économique dans un contexte communautaire.Niveau 1b, catégorie B
66Les éducateurs des programmes universitaires de premier cycle, des cycles supérieurs et de formation continue pour les professionnels de soins primaires devraient offrir des cours et des expériences cliniques pour améliorer les habiletés, les connaissances sur les données probantes et les attitudes requises pour aider en toute confiance et efficacement les personnes vivant avec l’obésité.Niveau 1a, catégorie A
Produits et programmes commerciaux de gestion de l’obésité
67Pour les adultes atteints d’embonpoint ou d’obésité, les programmes commerciaux suivants devraient donner lieu à une perte de poids de légère à modérée à court ou à moyen terme, comparativement aux soins ou conseils usuels seuls :
  • WW (autrefois Weight Watchers) (niveau 1a, catégorie A)

  • Optifast (niveau 1b, catégorie B)

  • Jenny Craig (niveau 1b, catégorie B)

  • Nutrisystème (niveau 1b, catégorie B)

Voir la recommandation
68Optifast, Jenny Craig, WW (autrefois Weight Watchers) et Nutrisystème devraient permettre une légère baisse des taux d’hémoglobine glyquée à court terme comparativement aux soins habituels chez les adultes vivant avec l’obésité et atteints de diabète de type 2.Niveau 1b, catégorie B
69Nous ne recommandons pas l’utilisation de produits commerciaux en vente libre destinés à la perte de poids pour la gestion de l’obésité en raison d’un manque de données probantes.Niveau 4, catégorie D
70Nous ne suggérons pas l’utilisation de programmes commerciaux destinés à la perte de poids pour améliorer la tension artérielle et le bilan lipidique chez les adultes obèses.Niveau 4, catégorie D
Technologies émergentes, télémédecine et gestion de l’obésité
71Les stratégies de gestion de l’obésité peuvent utiliser l’Internet (p. ex., formation en ligne pour la thérapie nutritionnelle médicale et l’activité physique) ou les appareils mobiles (p. ex., appli de suivi quotidien du poids sur un téléphone intelligent).Niveau 2a, catégorie B
72Nous suggérons aux professionnels de la santé d’intégrer un système de rétroaction et de suivi individualisé (p. ex., entraînement personnalisé ou avis par téléphone ou courriel) dans leurs stratégies technologiques de gestion de l’obésité pour améliorer la perte de poids.Niveau 4, catégorie D
73Les outils technologiques portables de suivi de l’activité devraient faire partie d’une stratégie globale de gestion du poids.Niveau 1a, catégorie A
Weight management over the reproductive years for adult women living with obesity
74Nous recommandons aux professionnels de soins primaires de discuter de cibles de gestion pondérale spécifiques aux années de fertilité avec les femmes adultes atteintes d’obésité : perte de poids avant la conception (niveau 3, catégorie C); gain pondéral gestationnel de 5 kg à 9 kg pour la durée entière de la grossesse (niveau 4, catégorie D); perte de poids postpartum – perte minimale du gain pondéral gestationnel (niveau 3, catégorie C), afin de réduire le risque de complications de la présente grossesse ou d’une future grossesse.Voir la recommandation
75Les professionnels en soins primaires devraient offrir des interventions comportementales, y compris nutritionnelles et axées sur l’activité physique, aux femmes adultes atteintes d’obésité qui envisagent une grossesse (niveau 3, catégorie C), qui sont enceintes (niveau 2a, catégorie B) ou qui ont accouché (niveau 1a, catégorie A) pour l’atteinte de leurs cibles de gestion pondérale.Voir la recommandation
76Nous recommandons aux professionnels en soins primaires d’encourager et de soutenir les femmes enceintes atteintes d’obésité à s’alimenter sainement en fonction de leur objectif de gain pondéral gestationnel.Niveau 3, catégorie C
77Nous recommandons aux professionnels en soins primaires d’encourager et de soutenir les femmes enceintes atteintes d’obésité chez qui il n’y a pas de contre-indications à l’exercice durant la grossesse à s’adonner à au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, pour faciliter la gestion du gain pondéral gestationnel.Niveau 3, catégorie C
78Les professionnels de la santé ne devraient pas prescrire de metformine pour limiter le gain pondéral gestationnel chez les femmes enceintes vivants avec l’obésité (niveau 1 b, catégorie A). Nous suggérons de ne pas utiliser de médicaments anti-obésité durant la grossesse ou l’allaitement (niveau 4, catégorie D).Voir la recommandation
79Nous recommandons d’offrir aux femmes vivants avec l’obésité un soutien additionnel pour l’allaitement, car elles ont moins tendance à y recourir et à persévérer.Niveau 3, catégorie C
Gestion de l’obésité et populations autochtones
80Nous suggérons ce qui suit aux professionnels de la santé qui soignent des personnes autochtones atteintes d’obésité :
  • Se familiariser avec les réalités sociales de ces patients.

  • Valider leurs expériences de stress et les préjudices systémiques qui peuvent nuire à leur santé et aggraver l’obésité en explorant les dimensions de leur environnement où une réduction du stress faciliterait les changements de comportements.

  • Promouvoir l’accès à des ressources de gestion de l’obésité dans les systèmes de santé publics, car les autres ressources pourraient être inabordables ou inaccessibles pour plusieurs.

  • Aider ces patients à reconnaître qu’ils peuvent retrouver un bon état de santé et qu’ils y ont droit.

  • Négocier le parcours par petites étapes réalistes, en tenant compte des conditions de vie du patient.

  • Combattre la résistance, l’apathie et l’inertie apparentes des patients et des professionnels de la santé.

  • Réfléchir aux préjugés fréquents envers les Autochtones dans le système de santé en explorant leurs motivations et en évaluant leur état de santé mentale (p. ex., traumatisme, deuil) pour avoir un autre point de vue sur les causes de leurs problèmes de santé et les solutions envisageables. Explorer la possibilité des préjugés personnels dans un contexte de racisme systémique.

  • S’attendre à la méfiance du patient envers le système de santé; se repositionner en tant que collaborateur plutôt qu’en tant qu’expert pour vaincre la résistance et abolir cet obstacle au bien-être.

  • En cas de résistance et d’apparente apathie ou inertie, explorer les besoins du patient sur le plan de la santé mentale et émotionnelle; ces besoins ont des origines et des formes particulières dans plusieurs milieux autochtones.

  • Contribuer à l’acquisition de connaissances complexes par le biais d’un lien thérapeutique.

  • Aider au développement des connaissances et des habiletés du patient en matière d’autogestion de l’obésité par l’analyse longitudinale des facteurs médicaux, sociaux, environnementaux et culturels en jeu. Tenter d’établir un lien thérapeutique pour favoriser la guérison d’un traumatisme multigénérationnel qui, avec le lourd passé des orphelinats et du système de protection de la jeunesse, peut souvent avoir inclus des agressions sexuelles.

  • Contribuer à élargir leurs propres connaissances sur les répercussions de la colonisation sur la santé, y compris sur les expériences de discrimination systémique et sociale générale envers les Autochtones, afin de favoriser des liens reposant sur une compréhension mutuelle.

  • Veiller à fournir des informations qui sont au diapason avec le patient et son niveau d’instruction, centrées sur l’apprenant, en tenant compte du risque qu’il anticipe une attitude raciste ou un traitement inégal.

  • Être réceptif au comportement, à la présence physique et aux façons autochtones de connaître, d’agir et d’être.

  • Explorer et intégrer les concepts de santé et d’hygiène de vie propres au patient et à sa communauté en lien avec la morphologie, l’activité et les préférences alimentaires (p. ex., préférence pour des aliments et des activités liées au territoire et difficultés d’y accéder).

  • S’engager sérieusement à explorer les valeurs et les principes communs de communication et de partage des connaissances en milieu autochtone (p. ex., relationalisme, non-interférence).

Niveau 4, catégorie D (consensus)
  • Remarque : ALT = alanine aminotransférase, IMC = indice de masse corporelle

  • * Une description complète des recommandations et les données probantes à l’appui sont accessibles ici https://obesitycanada.ca/fr/. Le tableau 3 fournit la définition des verbes d’action utilisés dans ces recommandations.

  • Pour le barème de classification et de force des données probantes, voir l’encadré no 3.

  • L’annexe 2 est accessible ici www.cmaj.ca/lookup/suppl/doi:10.1503/cmaj.191707/-/DC2.

  • § Voir l’annexe 1.