Résumé
Efficacy and safety of insulin analogues for the management of diabetes mellitus: a meta-analysis
Sumeet R. Singh BScPhm MSc, Fida Ahmad MSc, Avtar Lal MD PhD, Changhua Yu MD MSc, Zemin Bai MD MSc, Heather Bennett BPharm PhD
Contexte : Bien que les analogues de l’insuline soient couramment prescrits pour la prise en charge du diabète, leurs conditions optimales d’utilisation restent encore à déterminer. Nous avons effectué des méta-analyses afin de comparer l’issue des traitements par analogues de l’insuline et par insuline classique dans le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète de grossesse.
Méthodes : Nous avons mis à jour deux revues systématiques précédentes sur l’efficacité et l’innocuité des analogues de l’insuline à action rapide et à action prolongée. Nous avons interrogé des bases de données électroniques, des actes de conférences et la � littérature grise � jusqu’en avril 2007, afin de recenser les essais contrôlés randomisés ayant comparé des analogues de l’insuline à des insulines classiques. Les populations retenues se composaient de personnes atteintes de diabète de type 1 et de diabète de type 2 (adultes et enfants) et de femmes présentant un diabète de grossesse.
Résultats : Nous avons inclus 68 essais contrôlés et randomisés dans l’analyse des analogues de l’insuline à action rapide et 49 dans l’analyse des analogues à action prolongée. La plupart des essais étaient de durée brève à moyenne et de faible qualité. Sur le plan de l’hémoglobine A1C, nous avons noté des différences minimes entre les analogues de l’insuline à action rapide et l’insuline humaine régulière chez les adultes atteints de diabète de type 1 (différence moyenne pondérée pour l’insuline lispro : −0,09 %, intervalle de confiance IC à 95 % –0,16 % à –0,02 %; pour l’insuline aspart : −0,13 %, IC à 95 % −0,20 % à −0,07 %). Nous avons observé des résultats similaires chez les patients atteints de diabète de type 2 (différence moyenne pondérée pour l’insuline lispro : −0,03 %, IC à 95 % −0,12 % à −0,06 %; pour l’insuline aspart : −0,09 %, IC à 95 % −0,21 % à 0,04 %). Les différences entre les analogues de l’insuline à action prolongée et l’insuline NPH (Neutral Protamine Hagedorn) sur le plan de l’hémoglobine A1C se sont révélées marginales chez les adultes atteints de diabète de type 1 (différence moyenne pondérée pour l’insuline glargine : −0,11 %, IC à 95 % −0,21 % à −0,02 %; pour l’insuline detemir : −0,06 %, IC à 95 % −0,13 % à 0,02 %) et chez les adultes atteints de diabète de type 2 (différence moyenne pondérée pour l’insuline glargine : −0,05 %, IC à 95 % −0,13 % à 0,04 %; pour l’insuline detemir : 0,13 %, IC à 95 % 0,03 % à 0,22 %). Sur le plan de la réduction de l’hypoglycémie, les bénéfices n’ont pas été constants. On dispose de trop peu de données pour affirmer que les analogues de l’insuline sont meilleurs que les insulines classiques pour ce qui est de réduire les complications à long terme ou la mortalité liées au diabète.
Interprétation : Les analogues de l’insuline à action rapide et à action prolongée offrent peu d’avantages par rapport aux insulines classiques pour ce qui est de la maîtrise glycémique ou de la réduction de l’hypoglycémie. Il faudra concevoir des études de grande qualité et de longue durée pour déterminer s’ils peuvent réduire le risque de complications à long terme du diabète.
Affiliations : From the Canadian Agency for Drugs and Technologies in Health, Ottawa, Ont.
Correspondance : Mr Sumeet Singh, Canadian Agency for Drugs and Technologies in Health, 600–865 Carling Ave., Ottawa ON K1S 5S8; fax 613 226-5392; [email protected]