La pseudohyperkaliémie se manifeste chez un nombre substantiel de personnes atteintes de la leucémie lymphoïde chronique (LLC)
La pseudohyperkaliémie fait référence à un taux de potassium in vitro élevé sans la présence d’une hyperkaliémie in vivo1. Sur 991 personnes atteintes de LLC et présentant une numération leucocytaire de 50 × 109/L ou plus, 12 % avaient vécu au moins 1 épisode de pseudohyperkaliémie2. Dans le cadre d’une étude portant sur 49 personnes atteintes à la fois de LLC et de pseudohyperkaliémie, on a consigné le diagnostic approprié chez seulement 4 d’entre elles et on a administré un traitement contre l’hyperkaliémie chez 17 autres personnes1.
L’incapacité à reconnaître une pseudohyperkaliémie peut entraîner des méfaits iatrogènes
Une véritable hyperkaliémie se traite à l’aide de calcium administré par voie intraveineuse, suivi par un traitement de transition et d’élimination du potassium. Les personnes atteintes de pseudohyperkaliémie qui reçoivent ces traitements risquent de subir des effets indésirables, dont de l’hypokaliémie. Dans le cadre d’une étude, une hypokaliémie grave (2,2–2,8 mmol/L) est survenue chez 35 % des patientes et patients après avoir reçu un traitement superflu contre l’hyperkaliémie1.
On croit que la fragilité leucocytaire pourrait en être la cause
La présence de leucocytes fragiles survient dans les cas de LLC; elle se manifeste par l’aspect écrasé des leucocytes dysplasiques lorsqu’on les observe sur une lame de microscope. En manipulant les échantillons de façon vigoureuse, en les transportant au moyen d’un système de tubes pneumatiques ou en les centrifugeant, les leucocytes lysent et se dégradent, entraînant une pseudohyperkaliémie3.
Les cliniciens devraient soupçonner une pseudohyperkaliémie chez les personnes atteintes de LLC qui présentent une hyperkaliémie apparente de même que chez les personnes qui ne démontrent pas les facteurs de risques correspondants ni de modifications à leur examen électrocardiographique
Les indices supplémentaires pointant vers une pseudohyperkaliémie comprennent une numération leucocytaire de 50 × 109/L ou plus et un niveau de potassium signalé de 6,5 mmol/L ou plus1. En l’absence de chimiothérapie, le syndrome de lyse tumorale en contexte de LLC, lequel cause l’hyperkaliémie véritable, est peu fréquent.
On peut déterminer le taux réel de potassium sanguin de différentes façons
On peut mesurer le taux de potassium présent dans un échantillon de sang entier à l’aide d’un analyseur de gaz sanguins1,3. On peut aussi comparer les taux de potassium présents dans le sérum et le plasma. Le taux de potassium sérique devrait dépasser celui du potassium sérique par une valeur n’excédant pas 0,4 mmol/L4. Pour éviter une telle situation, on pourrait tout simplement acheminer les échantillons au laboratoire en main propre afin d’éviter la lyse des leucocytes au cours du transport de ces échantillons au moyen de tubes pneumatiques.
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Footnotes
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