Il faudrait systématiquement aborder la question de la fertilité avec les hommes transgenres
Les professionnels de la santé devraient discuter régulièrement de fertilité avec les hommes transgenres, surtout ceux qui ont un utérus, sans faire de suppositions sur leurs activités sexuelles ou leurs objectifs génésiques1. Ils devraient parler aux patients qui souhaitent porter un enfant du processus médical et psychosocial auquel ils peuvent s’attendre, depuis la préconception jusqu’à la période postnatale2,3.
La testostérone n’est pas un moyen de contraception, même chez les patients sans menstruations
Les hommes transgenres qui ont un utérus risquent de vivre une grossesse non planifiée. La documentation sur le sujet, quoique limitée, semble montrer que cette population présente un taux de grossesses non planifiées aussi élevé que celui des femmes cisgenres, et utilise dans des proportions semblables toutes les formes de contraception, des méthodes barrières aux contraceptifs hormonaux1. Il est possible de prendre des contraceptifs oraux et de suivre une hormonothérapie androgénique en même temps.
Les consultations préconceptionnelles des hommes transgenres doivent inclure une discussion sur la poursuite de la prise de testostérone
La testostérone entraîne des effets tératogènes. Elle peut causer des anomalies du développement urogénital chez le fœtus féminin. Il vaut donc mieux ne pas en prendre avant la conception et pendant la grossesse1,4.
On ne sait pas si le risque de complications périnatales est accru chez les hommes transgenres
Il n’y a pas de données de grande qualité sur l’incidence des complications de la grossesse (diabète gestationnel, hypertension, etc.) chez les hommes transgenres2. L’accouchement vaginal est possible; cela dit, le professionnel doit présenter toutes les options au patient pour optimiser son expérience du libre choix et de l’accouchement2,3,5. L’allaitement peut être envisagé après la naissance, si le patient le désire2,3.
Le soutien psychosocial est un volet essentiel du suivi de grossesse pour les hommes transgenres
Il existe peu de ressources sur la grossesse spécialement conçues pour les hommes transgenres, mais les besoins n’en sont pas moins grands2. Ces patients craignent souvent d’être jugés par leur communauté, la population en général et les fournisseurs de soins. Pour leur prodiguer des soins inclusifs et adaptés, il faut faire attention au contexte ainsi qu’aux pronoms et aux mots employés (par exemple dire « poitrine » plutôt que « seins »)2,3,5.
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Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.210013
Intérêts concurrents: Fiona Mattatall copréside le groupe de travail sur le transgenrisme de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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