Un homme de 27 ans d’origine africaine a consulté dans notre clinique de radiothérapie pour une lésion chéloïdienne de 15 × 8 × 4 cm à la nuque (acné chéloïdienne), récurrente depuis 5 ans (figure 1A). Les traitements antérieurs par isotrétinoïne systémique, antibiothérapie et excision chirurgicale sans radiothérapie adjuvante ont été inefficaces et le patient n’était pas candidat à une reprise de l’exérèse en raison de la taille de sa lésion. Incommodé par le caractère inesthétique de cette dernière, il a réduit ses contacts sociaux, ce qui a affecté sa capacité d’occuper un emploi.
Photographies d’une lésion d’acné chéloïdienne de la nuque chez un homme de 27 ans d’origine africaine (A) avant la radiothérapie et (B) un an après la radiothérapie.
Le patient a subi une radiothérapie radicale par arcthérapie volumétrique modulée (35 Gy en 5 fractions hebdomadaires) dans le but de réduire la taille de la lésion chéloïdienne. Après la radiothérapie, il a eu besoin de soins de plaie réguliers à mesure que la lésion régressait. À 19 mois, il ne présentait aucune récurrence (figure 1B).
L’acné chéloïdienne de la nuque est un trouble inflammatoire chronique qui prend naissance dans un follicule pileux dysfonctionnel et entraîne la formation de papules et de plaques chéloïdiennes 1. Elle s’observe presque exclusivement chez les personnes d’origine africaine et principalement chez les hommes (20:1)2. Les estimations de sa prévalence, incluant les tableaux allant de légers à graves, sont de 0,5 % à 13,6 %2. L’acné chéloïdienne de la nuque est diagnostiquée cliniquement sans biopsie et les cas légers peuvent être traités au moyen de corticostéroïdes, de rétinoïdes ou d’antibiotiques2. Le traitement au laser et la photothérapie peuvent être utilisés pour réduire le nombre ou la taille des lésions2. Dans le cas de lésions fibreuses ou persistantes, l’excision est parfois utile2; par contre, la chirurgie utilisée seule est associée à un taux plus élevé de récidives3. La corticothérapie ou la radiothérapie adjuvantes peuvent contribuer à réduire les récidives, mais il faut en soupeser les risques4.
Les effets indésirables aigus de la radiothérapie incluent l’érythème cutané, la desquamation, la déhiscence de la plaie et l’infection4, tandis que ses effets indésirables tardifs incluent des modifications pigmentaires, la télangiectasie, la fibrose, l’alopécie et un risque 3 fois plus grand de néoplasie secondaire affectant la région traitée4,5. L’incidence des effets indésirables liés à la radiothérapie est de plus de 50 %4.
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Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.210307
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
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Les auteures ont obtenu le consentement du patient.
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