L’épicondylite latérale (ou tennis elbow) est un problème de santé dégénératif et non inflammatoire de l’origine de l’extenseur commun situé à l’épicondyle du coude
La prévalence de l’épicondylite latérale représente 1 %–3 % de la population, culminant à l’âge de 35–50 ans1. On l’associe au tabagisme et à une combinaison d’activités manuelles répétitives et énergiques2.
On base le diagnostic clinique sur la douleur ressentie à la partie latérale du coude et à une sensibilité de l’épicondyle
Les épreuves de provocation comprennent une douleur ressentie lors de la résistance à l’extension des doigts longs ou du poignet lorsque le coude est étendu. Une douleur distale à l’épicondyle suggère un syndrome du tunnel radial et justifie une consultation en orthopédie. Les cliniciens devraient obtenir des radiographies des patients présentant une perte d’amplitude de mouvement, ou encore un blocage ou un saisissement du coude, afin d’évaluer la présence d’arthrose et d’ostéochondrite disséquante. L’échographie et l’imagerie par résonance magnétique offrent des sensibilités et des spécificités variables et ne sont pas requises de façon systématique1.
On prend en charge les symptômes de l’épicondylite latérale par de la physiothérapie et des agents anti-inflammatoires
Le renforcement excentrique de l’origine de l’extenseur commun (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.211047/tab-related-content) diminue la douleur et améliore la fonction et la force préhensile2. L’usage d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) topiques diminue la douleur (nombre de sujets à traiter = 7) tout en présentant des effets indésirables minimes; par contre, la prise d’AINS par voie orale offre des avantages incertains avec le risque d’effets gastrointestinaux indésirables3.
On devrait éviter l’injection de corticostéroïdes
Les injections de corticostéroïdes ne soulagent la douleur qu’à court terme et entraînent des taux plus faibles de résorption ou de soulagement des symptômes (nombre de sujets traités par sujet lésé = 8) et un risque accru de leur récurrence (nombre de sujets traités par sujet lésé = 2), comparativement à l’injection de placébos après 1 an4. L’efficacité de l’utilisation de plasma riche en plaquettes est incertaine en raison des variations dans leur préparation et l’absence de supériorité du traitement face au placébo démontrée dans le cadre d’études de puissance statistique insuffisante5.
Après 6 mois de prise en charge non chirurgicale inefficace, on devrait envisager une consultation en chirurgie
L’épicondylite latérale est spontanément résolutive et 90 % des patients se rétablissent en moins d’une année. Les personnes qui ne répondent pas aux traitements non chirurgicaux après 6 mois verront probablement leur maladie évoluer lentement sur une période de plus de 2 ans; ce sont des candidats potentiels à une intervention chirurgicale6. On a démontré que le débridement ouvert, arthroscopique ou percutané de l’origine de l’extenseur commun améliore les scores de douleur et de fonctionnement chez les patients, avec des résultats de bons à excellent chez 80 % d’entre eux.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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