Un homme de 61 ans a souffert d’une pancréatite aiguë, 5 ans auparavant. Une tomodensitométrie (TDM) de son abdomen avait révélé la présence d’une masse kystique dans la deuxième partie du duodénum. À l’époque, on avait proposé une intervention chirurgicale, mais le patient avait refusé. Au cours des 5 années suivantes, il a vécu 4 autres épisodes de pancréatite aiguë avant de se présenter à notre clinique de chirurgie, demandant un traitement curatif pour sa masse kystique. Il était alors asymptomatique et les résultats de son examen physique, de son hémogramme complet, de ses concentrations d’enzymes hépatiques ainsi que ses concentrations de lipases et d’amylases étaient normaux. Un examen tomodensitométrique réalisé à notre centre a montré que la masse demeurait inchangée (figure 1A). Une échoendoscopie a révélé une lésion anéchogène composée d’une paroi en 5 couches (annexe 1, accessible à l’adresse www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.221387/tab-related-content); une cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique a montré que les canaux pancréatique et biliaire étaient confluents avec le kyste (figure 1B et annexe 1, figure B ). L’analyse du fluide kystique a révélé une concentration d’amylases supérieure à 10 000 UI/L, de lipases dépassant 1500 U/L, de bilirubine totale de 83,3 μmol/L et d’acides biliaires totaux de 2212,06 μmol/L. Ces résultats étaient tous notablement supérieurs aux valeurs normales mesurées dans le plasma. Ils suggéraient que les sécrétions biliaires et pancréatiques étaient drainées dans le kyste et que ce kyste était fort probablement la cause des pancréatites récurrentes du patient.
Nous avons procédé à la résection de la lésion de façon endoscopique et l’histopathologie a montré une duplication kystique duodénale (annexe 1, figure C). Nous avons répété l’examen endoscopique 3 mois plus tard, révélant que les orifices des canaux pancréatique et biliaire étaient séparés (annexe 1, figure D). Le patient n’a vécu aucun autre épisode de pancréatite aiguë pendant les 15 mois qui ont suivi la résection.
Une duplication kystique duodénale est une malformation congénitale présentant une prévalence estimée à moins de 1 cas par 100 000 naissances vivantes1. On la diagnostique plus fréquemment dans la petite enfance ou dans l’enfance. La complication la plus courante est la pancréatite et le diagnostic différentiel principal est la cholédococèle. Examinée en histologie, une duplication kystique duodénale est couverte des 2 côtés par la muqueuse duodénale, enfermant une couche distincte de muscles lisses, alors que la cholédococèle est recouverte par la muqueuse du conduit cholédoque ou de la muqueuse de la vésicule biliaire, sans la présence d’une couche de muscles lisses2. Au cours de l’examen échoendoscopique, une duplication kystique duodénale se manifeste par son aspect anéchogène avec une paroi composée de 3 à 5 couches. La duodénoscopie permet l’observation précise du péristaltisme musculaire de la paroi du kyste. On a déjà rapporté des transformations tumorales des duplications kystiques duodénales, mais elles demeurent peu fréquentes3. La résection complète constitue le traitement optimal; le traitement endoscopique est moins invasif que l’intervention chirurgicale, mais le rétablissement est plus rapide.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Les auteurs ont obtenu le consentement du patient.
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