La toux postinfectieuse touche entre 11 % et 25 % des adultes à la suite d’une infection respiratoire
On définit la toux postinfectieuse comme une toux subaiguë dont les symptômes perdurent de 3 à 8 semaines1. L’infection qui la précède déclenche une cascade inflammatoire, augmentant la sensibilité bronchique et la production de mucus tout en diminuant l’élimination de ce dernier1.
On pose un diagnostic d’exclusion
Le diagnostic clinique nécessite une infection respiratoire antérieure, l’absence d’observations préoccupantes lors de l’examen physique et l’exclusion d’autres affections qui ressemblent à une toux subaiguë (p. ex., asthme, maladie pulmonaire obstructive chronique [MPOC], reflux gastroœsophagien ou recours à un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine)1,2. On devrait envisager la coqueluche chez les personnes présentant une toux paroxystique, des vomissements à la suite d’un accès de toux et un « chant du coq » à l’inspiration1.
Des signaux d’alarme et une toux prolongée devraient inciter à une investigation plus approfondie
La présence d’hémoptysie, de symptômes systémiques, de dysphagie, de dyspnée excessive ou d’enrouement justifie des analyses comme une radiographie thoracique2. D’autres signaux d’alarme comprennent des antécédents de pneumonie récurrente ou une pratique étendue du tabagisme2. Une toux qui perdure au-delà de 8 semaines est considérée comme étant chronique et nécessite une évaluation plus poussée, comme une épreuve de fonction respiratoire afin d’éliminer la possibilité d’asthme ou de MPOC1.
Aucune donnée probante n’appuie un traitement pharmacologique, qui serait plutôt nuisible
Les revues systématiques d’essais cliniques randomisés et contrôlés évaluant des corticostéroïdes par inhalation, des bronchodilatateurs et des agents oraux pour la toux postinfectieuse ont conclu à l’absence de bienfaits3,4. La plupart des essais ont démontré que les symptômes de toux s’améliorent sans médication, soulignant la nature spontanément résolutive de la toux postinfectieuse3. Au-delà des effets indésirables et des coûts de la médication, les aérosol-doseurs pressurisés émettent des gaz à effet de serre puissants5. Le recours non conforme aux aérosol-doseurs peut aussi éprouver la chaîne d’approvisionnement médicale.
Il est très important de rassurer et de sensibiliser les personnes concernées
Rassurer les personnes malades en les informant que la toux postinfectieuse est spontanément résolutive et temporaire peut contribuer à diminuer les prescriptions inutiles, dont les antibiothérapies6. Les médecins devraient aviser les personnes concernées de prendre un rendez-vous de suivi afin de poursuivre des analyses plus poussées si leur toux ne s’est pas résorbée en moins de 8 semaines ou si de nouveaux symptômes se sont manifestés.
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Traduction et révision: Équipe Francophonie de l’Association médicale canadienne
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