La polymyalgie rhumatismale (ou pseudopolyarthrite rhizomélique) est une maladie inflammatoire courante qui affecte les patients âgés
La polymyalgie rhumatismale arrive au second rang des maladies rhumatismales systémiques les plus courantes chez l’adulte. Le risque d’en souffrir au cours de la vie est de 2,4 % chez les femmes et de 1,7 % chez les hommes, et son incidence augmente entre les âges de 50 et 80 ans1.
Il est crucial de procéder à une anamnèse approfondie, car les manifestations physiques peuvent être subtiles
La polymyalgie rhumatismale est caractérisée par une douleur bilatérale aux épaules d’apparition subite, accompagnée de raideur matinale. Plus rarement, le cou, la ceinture pelvienne et la partie proximale des cuisses sont affectés. Les symptômes constitutionnels sont fréquents; toutefois, le cas échéant, la fièvre est en général faible. L’amplitude des mouvements articulaires actifs est parfois restreinte, sans inflammation ni faiblesse articulaires observables2.
Les critères de l’EULAR (European League Against Rheumatism) et de l’ACR (American College of Rheumatology) permettent de distinguer la polymyalgie rhumatismale d’autres maladies qui lui ressemblent
Le diagnostic est probable chez les patients qui présentent les symptômes mentionnés plus haut, accompagnés d’une augmentation de la vitesse de sédimentation des érythrocytes (VSÉ) ou du taux de protéine C réactive (PCR) ou des deux, et qui répondent à la corticothérapie. Les critères de classification de l’EULAR et de l’ACR sont les plus sensibles et spécifiques et permettent de distinguer la polymyalgie rhumatismale d’autres maladies, telles que la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrose de l’épaule et les myopathies3.
Le traitement repose sur de la prednisone pendant une période prolongée, débutée à raison de 12,5–25 mg/j par voie orale
On observe généralement une amélioration en 24–72 heures, mais moins de la moitié des patients se rétablissent entièrement en 3 semaines2. Il faut utiliser la dose de prednisone efficace la plus faible, habituellement pendant au moins 12 mois. Le sevrage à moins de 10 mg/j commencera une fois la rémission clinique et biochimique (normalisation de la VSÉ ou du taux de PCR ou des deux) obtenue4. On orientera le patient vers un spécialiste en présence de symptômes atypiques, d’effets indésirables du traitement, de symptômes réfractaires, de rechutes ou si l’on soupçonne une artérite à cellules géantes (maladie de Horton)5.
Chez tous les patients atteints de polymyalgie rhumatismale, il faut être à l’affût des signes et symptômes d’artérite à cellules géantes
L’artérite à cellules géantes accompagne 10 %–21 % des cas de polymyalgie rhumatismale1. Ses caractéristiques incluent céphalées, troubles visuels, claudication intermittente massétérine et sensibilité de l’artère temporale. Parmi les complications, mentionnons la cécité. Chez les patients qui présentent ces symptômes, il faut commencer la prednisone à une dose plus élevée, soit 40–60 mg/j, et demander rapidement une biopsie de l’artère temporale.
Le JAMC vous invite à soumettre vos textes pour la rubrique « Cinq choses à savoir … » en ligne à http://mc.manuscriptcentral.com/cmaj.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.210541
Intérêts concurrents: Samantha Halman signale avoir reçu des subventions du Conseil médical du Canada, du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, du Département de médecine de l’Hôpital d’Ottawa, du Département d’innovation en éducation médicale de l’Université d’Ottawa et de la Société canadienne de médecine interne, indépendamment des travaux soumis. Hans Rosenberg signale avoir reçu des honoraires de Podcast CAMP. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Il s’agit d’un article en libre accès distribué conformément aux modalités de la licence Creative Commons Attributions (CC BY-NC-ND 4.0), qui permet l’utilisation, la diffusion et la reproduction dans tout médium à la condition que la publication originale soit adéquatement citée, que l’utilisation se fasse à des fins non commerciales (c.-à-d. recherche ou éducation) et qu’aucune modification ni adaptation n’y soit apportée. Voir : https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/