Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.220516
Voir le cas connexe ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.212009-f
Il y a 1 an, je présentais tous les symptômes typiques d’une crise cardiaque, mais un doute semblait subsister. L’hémodynamicien qui avait réalisé mon angiographie croyait que, selon mon récit des événements et son analyse, ma crise cardiaque était probablement due à une dissection spontanée de l’artère coronaire (DSAC). Il ne m’a pas dit grandchose de plus, si ce n’est que la DSAC est plutôt rare. Le cardiologue de l’hôpital, quant à lui, n’avait pas l’air de bien connaître la DSAC. Avant mon angiographie, alors que les médecins supposaient que j’avais eu une crise cardiaque classique, on m’avait remis un guide sur la réadaptation cardiaque, qu’on m’a vite enlevé en me disant: « Ce n’est pas pour vous. Vous ne pouvez pas aller en réadaptation cardiaque. » On m’a annoncé que je devrais consulter un cardiologue spécialiste de la DSAC. Malheureusement, je devais attendre environ 6 semaines avant d’avoir un rendez-vous. On ne m’a rien dit d’autre que: « allez-y doucement ». Entretemps, j’ai dû me renseigner sur la DSAC en effectuant des recherches sur Google.
La première chose que j’ai lue, c’est que le taux de mortalité associé à la DSAC était de 70 %. Effrayant, vous dites? J’ai tout de même trouvé des sources fiables sur le Web, comme les sites de SCAD Alliance (https://scadalliance.org/) et de l’Université de la Colombie-Britannique (https://scad.ubc.ca/), qui présentent des informations intéressantes. Avant ma crise cardiaque, je faisais régulièrement de l’exercice pour garder la forme et socialiser, et j’avais peur de devoir mettre un terme à cela, mais dans un webinaire, on précisait que la réadaptation cardiaque pouvait en fait aider, ce qui m’a rassurée.
En raison de la pandémie de COVID-19, mon premier rendez-vous avec la spécialiste de la DSAC s’est déroulé sur la plateforme Zoom. Elle m’a réconfortée en me disant que ce n’était pas aussi grave que ce que j’avais lu: le taux de mortalité était plutôt d’environ 10 % et je serais capable de reprendre de nombreuses activités. Elle pensait elle aussi que la réadaptation cardiaque était une bonne idée, ce qui m’a redonné espoir de pouvoir recommencer à faire des activités. Elle m’a dit également que, puisque je pouvais désormais reconnaître une crise cardiaque, je le saurais si j’en avais une autre. Ça m’a aidée parce que j’avais peur chaque fois que je sentais quelque chose dans ma poitrine.
J’aimerais ne pas penser à la DSAC aussi souvent, mais j’y pense tous les jours. Je n’avais jamais été du genre à m’inquiéter de ma santé, mais depuis ma crise cardiaque, ça a changé. La réadaptation cardiaque a contribué à diminuer mon anxiété et m’a permis d’espérer que je pourrais reprendre certaines de mes activités. Les aspects psychosociaux de la réadaptation m’ont également été utiles. J’ai toujours été une « bonne dormeuse », mais comme ma crise cardiaque a eu lieu au milieu de la nuit, pendant un certain temps, je suis devenue nerveuse à l’idée de dormir. Certaines techniques de relaxation m’ont vraiment aidée.
Il semble qu’il y ait peu de renseignements fiables sur la DSAC. Je crois que donner des informations de qualité aux patients dès qu’ils reçoivent leur diagnostic serait d’une grande aide. Il faut les rassurer et leur dire qu’ils ne sont pas seuls.
J’ai récemment fourni de la rétroaction au Centre des sciences de la santé Sunnybrook (https://sunnybrook.ca/SCAD/guide) en vue de l’élaboration d’un guide sur la dissection spontanée de l’artère coronaire à l’intention des patients. — Geraldine James, patiente
Footnotes
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