L’épreuve de travail après césarienne (EDTAC) est une solution de rechange sécuritaire à la césarienne lors d’une grossesse subséquente1
Les personnes enceintes qui ont déjà eu un accouchement par césarienne ont le choix entre l’EDTAC et la césarienne non urgente. Pour les personnes présentant une forte probabilité d’accouchement vaginal après une césarienne (AVAC), l’EDTAC est le mode recommandé pour l’accouchement2. Il existe un outil pour calculer la probabilité de l’AVAC (accessible an anglais au https://mfmunetwork.bsc.gwu.edu/web/mfmunetwork/vaginal-birth-after-cesarean-calculator)3.
Les trois quarts des personnes qui tentent l’EDTAC accoucheront par AVAC1
L’accouchement vaginal après une césarienne est plus probable chez les personnes qui ont déjà eu un accouchement par voie naturelle (83 %) ou un AVAC (94 %)1. En comparaison, la probabilité d’un accouchement vaginal chez une primipare à terme au Canada est de 76 %4. L’induction du travail réduit la probabilité d’un AVAC, mais est sécuritaire avec une maturation cervicale mécanique, l’ocytocine et l’amniotomie2.
La rupture utérine est une complication rare de l’EDTAC1,2
La rupture utérine au siège de la cicatrice sur l’utérus complique 0,47 % des tentatives d’EDTAC1. Le risque de rupture augmente après 2 césariennes ou plus (1,6 %), un intervalle de moins de 18 mois entre les accouchements (4,7 %) ou l’induction du travail (1,2 %)1,2.
L’hospitalisation est requise pour l’EDTAC
Le monitorage continu du cœur fœtal est nécessaire durant le travail actif. Le signe le plus fréquent de rupture utérine est un tracé cardiaque fœtal anormal, montrant particulièrement des décélérations variables, tardives ou prolongées1,2. Si on soupçonne une rupture utérine, il faut procéder rapidement à une laparotomie et à la césarienne. C’est pourquoi les équipes de chirurgie et d’anesthésie doivent être sur place dans les cas d’EDTAC2.
Un enseignement s’impose auprès des personnes enceintes au sujet de leur admissibilité à l’EDTAC
Un enseignement précoce au sujet de l’EDTAC et un intervalle recommandé de 18 mois après la césarienne pourraient accroître l’acceptabilité et réduire les taux d’accouchement par césarienne5. Les contre-indications absolues à l’EDTAC sont des antécédents ou des soupçons à l’égard d’une incision utérine en T inversée ou verticale, d’une rupture utérine antérieure ou d’une reconstruction utérine majeure, y compris la myomectomie2. Si on ignore quelle était l’orientation d’une incision utérine antérieure, l’EDTAC n’est pas contre-indiquée, à moins que la césarienne n’ait été rendue nécessaire par la grande prématurité du nourrisson, puisque cela augmente la probabilité d’une incision verticale1,2.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.211686
Intérêts concurrents: Elizabeth Miazga signale avoir reçu une bourse Medical Humanities de l’Université de Toronto. Eliane Shore signale avoir reçu des subventions du programme AFP Innovation de l’Hôpital St. Michael’s, une bourse McArthur de l’Université de Toronto et une bourse du Fonds Exploration de l’Hôpital général de North York. La Dre Shore signale aussi être membre (bénévole) du conseil d’administration de la Société canadienne pour la promotion de l’excellence en gynécologie. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été évalué par des pairs.
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